LA DERNIÈRE MODE
(Fragments)
Paris, le 18 novembre 1874 .
... Aucune transformation très sensible dans le Costume, qui se soit manifestée depuis quinze jours ou que ne montrent d'elles‑mêmes les Toilettes de Bal, sujet de notre étude. Les robes de ces solennités mondaines, c'est la fantaisie même, aventurée parfois, hardie et presque future, qui se fait jour à travers des habitudes anciennes. Qui regarde, y voit, mêlés au satin, des symptômes dont se révèle déjà le secret, sous la gaze, sous le tulle ou sous les dentelles.
La tradition, à laquelle plus ou moins obéissent toutes les Toilettes de Bal, je la définis : rendre légère, vaporeuse, aérienne pour cette façon supérieure de marcher qui s'appelle danser, la divinité apparue en leur nuage.
Article premier et unique
Si les tissus classiques de bal se plaisent de nous envelopper comme dune brume envolée et faite de toutes les blancheurs, la robe elle‑même au contraire, corsage et jupe, moule plus que jamais la personne ; opposition délicieuse et savante entre le vague et ce qui doit s'accuser.
Exemple de cette règle, qui vient de trop absolues souveraines de la Mode pour n'être pas suivie tantôt par mille sujettes ravies, c'est : corsage ajusté de haut en bas, prenant les hanches et jupe plate devant, celui‑ci venant brider celle‑là à mi‑corps, puis écharpe ; l'Europe n'a‑t‑elle pas appris ce goût nouveau de l'Orient.
J'ajoute : toujours, beaucoup de blondes blanches perlées de jais blanc, ainsi que de broderies en soie plate sur tulle. Mille effets ravissants à tirer de ces garnitures reproduisant la flore du songe ou bien de nos parterres, parfois comme givrée et toute blanche!
Marguerite de Ponty.
Mallarmé Les évantails:
Mallarmé Les Galets
Les enveloppes de Mallarmé
Mallarmé à Valvins
"La yole de Valvins" par Berthe Morisot [Julie Morisot = Julie Manet]
Le
ponton et la yole "en acajou" de Mallarmé sur la Seine. [photo de Abel Houdry]