Théophile Gautier (1811-1872) |
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Théophile Gautier, né à Tarbes le 31 août 1811, parisien d'adoption, suit les cours du collège Charlemagne, fréquente à dix-huit ans l'atelier du peintre Rioult, puis opte pour la littérature, lutte aux côtés de Victor Hugo et prend part à la bataille d'Hernani. Mais bientôt il veut s'affranchir des outrances romantiques et dégage son originalité; en même temps, non sans quelque nonchalance, il cherche à s'assurer par la plume des ressources régulières. En 1830, Gautier révèle dans un recueil de Poésies, à travers les fantaisies déjà savantes du rythme, une sincérité ingénue. De bonne heure, cependant, il apprend à se réserver ou à se dédoubler; aux confidences indirectes, il mêle une ironie narquoise: le long poème Albertus (1832) est l'histoire, à dessein encombrée de poncifs, d'un jeune peintre qui se damne pour une sorcière; Les Jeunes-France (1833) sont une suite de récits humoristiques où l'écrivain raille gentiment le goût de ses contemporains pour la fausse couleur locale, les inventions fantastiques et la frénésie. Gautier, en effet, pense que l'Art éternel peut apporter une consolation aux âmes raffinées et déçues: dans une véhémente préface à son premier roman Mademoiselle de Maupin (1833), il dénonce l'utilitarisme sordide et célèbre la Beauté pure. Il fréquente l'Hôtel du Doyenné, où règnent l'insouciance et l'élégance. Cependant, il conserve en lui-même l'inquiétude et l'amertume qui marquent sa génération : un pessimisme profond transparaît dans Mademoiselle de Maupin et dans La Comédie de la mort, un long poème, où il exprime son angoisse métaphysique et son horreur de la condition humaine. Ses idées poétiques sont résumées dans le poème « L’Art ».
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