Alphonse de Lamartine
(1790-1869)
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Alphonse de Lamartine est né en 1790 à Mâcon, et passe les dix premières années de sa vie à Milly, dans le domaine familial géré par son père, un ancien militaire. Sa mère lui donne une éducation rousseauiste et religieuse. A 20 ans, ses études achevées, Lamartine refuse de servir "l'usurpateur", et mène une vie oisive à Milly, consacrée à la lecture et à la poésie. En 1811, il entreprend un voyage en Italie où il fait la connaissance d'une jeune Napolitaine, qu'il évoquera sous le nom de Graziella. En 1816, lors d'une cure thermale à Aix-les-Bains, il rencontre Julie Charles, épouse d'un chirurgien renommé, atteinte de tuberculose, avec qui il vit une liaison passionnée. Mais en 1817, Julie meurt sans avoir pu se rendre au rendez-vous d'anniversaire qu'ils s'étaient donnés. En 1820, Lamartine publie le recueil des "Méditations", inspiré par cet amour idéalisé et par la douleur de cette mort. C'est immédiatement un succès, et le poète sera célébré comme l'un des plus grands. Tenté par la diplomatie, Lamartine part à Naples où il est nommé secrétaire d'ambassade, en compagnie de son épouse, une jeune anglaise, Marianne-Elisa Birch. En 1823, il publie "Les nouvelles méditations" qui seront moins bien accueillies. Sa ferveur chrétienne s'étant raffermie, il compose toute une série de poèmes religieux et publie notamment "Les harmonies poétiques et religieuses". Après la révolution de 1830, à l'avènement de Louis Philippe, Lamartine abandonne la diplomatie pour tâter de la politique. En 1832, il entreprend un voyage en orient, avec sa femme et sa fille Julia, pour parfaire l'inspiration de "Jocelyn", un grand poème épique chrétien de 6 000 vers. A Beyrouth, sa fille meurt. La douleur et la révolte lui inspirent "Gethsémani", écrit en 1834. De retour à Paris, il se lance totalement dans la politique. Opposé au régime, il est élu député en 1833 et le reste jusqu'en 1851, tandis que ses idées évoluent vers un libéralisme de plus en plus marqué. A la révolution de 1848, après la fuite du roi, c'est Lamartine qui proclame la République. Il se présente à l'élection présidentielle mais n'est pas élu, le peuple le tenant, à tort, pour responsable de la répression sanglante de la révolte de juin. Abandonnant la politique, Lamartine publie des travaux historiques, des récits autobiographiques. Son dernier recueil, "La vigne et la maison" paraît en 1853. Pour payer ses dettes, il écrit sans cesse sur commande des oeuvres considérées sans valeur. Il ne peut toutefois éviter la vente de sa propriété de Milly, et, dans la plus grande solitude, c'est à Paris, en 1869, qu'il meurt.
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