ALFRED DE VIGNY (1797-1863)
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Né en 1797 en Touraine dans une famille d'ancienne noblesse ruinée par la Révolution, Alfred de Vigny passe une enfance triste, entre un père ancien militaire, et une mère très pieuse. Ses parents lui inculquent le goût de la vie militaire, le regret de l'ancien régime et le mépris de Napoléon, "l'usurpateur". Aussi prépare-t-il l'école polytechnique pour devenir officier. En 1814, à la chute de l'empire, Vigny s'engage dans les "compagnies rouges", composées de gentilhommes, qui accompagnent Louis XVIII dans sa fuite lors des 100 jours. Mais cette compagnie dissoute, il doit se contenter par la suite d'une vie de garnison. Pour meubler son ennui, Alfred de Vigny lit beaucoup, écrit ses premiers poèmes, fréquente les salons littéraires de Paris et publie dans "le conservateur littéraire" de Victor Hugo. Son premier recueil de poésies parait en 1822. L'année suivante, le poète épouse une jeune anglaise, Lydia Bunbury, rencontrée lors d'une expédition en Espagne. Il publie en 1826 "Les poèmes antiques et modernes" et un roman historique, "Cinq-Mars", dont le succès l'encourage dans la voie de l'écriture. Alfred de Vigny quitte alors l'armée en 1827, pour s'installer à Paris, et se consacrer désormais à son activité littéraire. Il se laisse tenter par le théâtre, traduit et adapte des pièces de Shakespeare : "Othello" en 1829, et fait représenter des drames : "La maréchale d'Ancre" (1831), "Chatterton" (1835). Son Œuvre en prose se fait plus philosophique aussi, avec la publication de "Stello", en 1932, où il évoque la condition du poète, la parution de "Servitudes et grandeurs militaires", en 1835, et celle de "Daphnée", en 1837, où l'on retrouve le penseur spiritualiste. La révolution de 1830 ayant réveillé ses sentiments monarchistes, Alfred de Vigny sert à nouveau le roi en commandant un bataillon de la garde. Mais peu à peu, ses sentiments évoluent et il rallie le bonapartisme. En 1837, il traverse une période douloureuse avec la mort de sa mère et la rupture avec l'actrice Marie Dorval, sa ma"tresse depuis 6 ans. íl s'éloigne de la religion, sombre dans la solitude et la mélancolie. Il revient plus tard à la poésie, mais son inspiration reste très sombre : "La mort du loup", "La colère de Samson", "Le mont des oliviers", "La maison du berger" illustrent cette période. Peu à peu, Alfred de Vigny retrouve son équilibre, s'installe à Paris, fréquente à nouveau les salons littéraires, et il est enfin élu à l'académie française en 1845. Après plusieurs échecs à la députation et aux législatives, il renonce à ses ambitions politiques et s'exile dans sa propriété de Maine-Giraud. Devenu veuf, il revient à Paris, écrit encore quelques poèmes et continue de rédiger son "Journal d'un poète", jusqu'à sa mort en 1863. Tous les poèmes écrits depuis 1838 seront réunis dans un recueil : "Les destinées" publié en 1864. |