Prochain numéro, 2020 Formules, n° 22 Formules, numéro 22 (2020)
Argumentaire Ce
numéro dédié aux relations entre
littérature et performance à l'heure des
écritures numériques et web est
cordonné par Lucile Haute
(Université de Nîmes et École nationale
supérieure des Arts Décoratifs) et
Allan Deneuville (ArTeC, Université
Paris 8 et Université du Québec à
Montréal). Le
terme de "littérature" est à entendre
dans un sens ouvert, tel qu'il a pu être
défini ces dernières années (Rosenthal
et Ruffel, 2010 ; Nachtergael, 2015 ;
Mougin, 2017 ; Hanna, 2010 ; Leibovici,
2007). Ces approches permettent
d'envisager la littérature dans une
conception élargie des supports
considérés comme littéraires. Le livre
est vu comme n'étant « pas la seule
destinée de la littérature, tout juste
un objet transitoire, une possibilité,
voire une hypothèse » (Rosenthal et
Ruffel, 2010). La littérature déborde le
texte et s'hybride avec d'autres
pratiques, d'autres objets et media
(Guilet, 2013). À l'instar de celui du
cinéma (Youngblood, 1970), cet
élargissement de la notion de
littérature est lié à des enjeux
esthétiques. Mais il est également
travaillé par des enjeux
socio-économiques concernant les acteurs
du champ littéraire. En effet, cherchant
des moyens financiers de vivre de leur
écriture, les auteur·es se saisissent
des possibilités offertes par les
centres d'Art contemporain, par la
multiplication de festivals, rencontres
littéraires (Sappiro & alt., 2015),
résidences, ateliers d'écriture, etc.
Dans ces contextes, la littérature
rencontre son public en adoptant des
formes connexes, notamment celles de la
performance. Cette proximité entre écrit
et performance structure également le
modèle économique de la littérature
numérique constitué de
lectures-performances plus que de ventes
d’exemplaires (Bouchardon, 2014). Dans un sens plus précis, la performance peut être définie par le fait de tenir, pour un temps donné prédéfini ou non, la mise en corps d’une proposition (Haute, 2020). Il s'agit d'une part de performer quelque chose en vue de la production d’un résultat sensible extérieur à l’action elle-même. Cette acception est par exemple mise en exergue par la performeuse et graphiste Ilke Gers qui, ramenant en premier plan le corps écrivant et le geste d'écriture, a écrit à la main, en tant que performance de longue durée et création graphique, l'ouvrage Art at Large de Marga van Mechelen. Il peut s'agir d'autre part de faire performance : l’action pour elle-même ne vise alors pas d'autre chose que sa propre réalisation (Lista, 2012). Définitivement ancrée du côté de l'éphémère, hic et nunc, cette deuxième acception se heurte, dans sa conception la plus stricte, à l'interdit de documentation et conservation.
Les
contributions pourront aborder des
thématiques suivantes :
* Performance narrative sur les réseaux
sociaux ;
* Littérature électronique ;
* Art numérique ;
* Littératube ;
* Performativité de l'auteur·e ou
lecteur·rice dans la littérature
électronique ;
* Littérature à contraintes numériques ;
* Performance post-internet ;
* Plasticité de l'écriture ;
* Remédiation ;
* Technologies / techniques d'écriture ;
* Uncreative writting et
écritures d'appropriation ;
* Liens entre littérature et jeu vidéo ;
* Littérature conceptuelle et
procédurale ;
* etc.
Le
corpus mobilisé dans cet appel est
francophone. Pour autant, dans la mesure
où la langue d'écriture de la
contribution reste le français, toute
contribution consacrée à des œuvres
d'autres langues sera considérée avec
intérêt. à :
<litteratures-performances-technologies@protonmail.com>.
Elles incluent les éléments suivants : —
Prénom, nom et rattachement
institutionnel ; —
Titre de l'article ; —
Résumé (± 500 mots) ; —
Bibliographie ; —
Notice biobibliographique (± 250 mots).
Après réponse positive du comité de
rédaction le 10 mars, les articles
complets seront attendus pour le 10 mai
2020. Ils feront l'objet d'une lecture
en double aveugle par le comité
scientifique.
FORMATS DES CONTRIBUTIONS
D'un point de vu formel, ce numéro
souhaite mettre en pratiques différentes
conditions d’émergence du sens. Il sera
ouvert à des formes d'écritures
hybrides, dans la filiation de revues
qui, dans les année 1970, ont mêlé
portfolio, nouvelle, BD, tract,
manifeste et autres ovnis
graphico-théoriques aux côtés d’essais
académiques (Semiotext(e), Recherches,
Sorcières, Multitudes, etc.). Il s'agit
d'accueillir des expérimentations
formelles de médiation pour expliciter
et s’approprier des concepts en ayant
recours au vocabulaire du fanzine, de la
BD, du comics, de l’illustration voire
du mème. Ce
numéro souhaite donc accueillir des
contributions de natures variées telles
que : —
Des articles théoriques ou de
recherche-création en lien avec la
problématique ; —
Des propositions écrites dans des formes
inhabituelles sont bienvenues (BD,
dessin, etc.) sous réserve des
contraintes de reproduction (format de
la page : 16,5 x 21 cm) ; —
Des propositions conceptuelles ou des
remédiations de pratiques littéraires,
performatives et numériques.
Enfin, le comité de rédaction désire
mettre en jeu la forme et l'écriture du
numéro dans un même geste à travers
l'utilisation des techniques de CSS
print. Les
contributions souhaitant investir cet
aspect seront observées avec grand
intérêt.
|
Formules 22 [Novembre 2020]
Formules numéro 21, 2018-2019
Le dernier numéro de la 2e série FPC 12 est paru en 2016 Le numéro 13 premier numéro de la 3e série est paru en 2018 publié par les Presses Universitaires de Liège
|
Informations générales
Le projet e-poésie de Michel Clavel: Paris en cube
|